Bonjour, voici un petit retour à chaud sur les Conventions du personnel, qui avaient lieu aujourd'hui à Cœur de Ville.
Les
choses sont maintenant bien rodées, depuis plusieurs années. les agents
sont sollicités à l'avance pour déposer des questions écrites (et
anonymes) dans des boites. Puis elles sont récupérées et examinées afin
de donner lieu à une série de réponses, lors des conventions.
On
a donc droit à un exercice très formel et balisé, avec Mme le Maire et
M. le Directeur général des services (DGS) se partageant la lecture des
questions et leurs réponses, dans un flot verbal ininterrompu,
n'invitant jamais le personnel à prendre la parole ou à poser de questions spontanées...
Du coup, le DGS fait, pour de
nombreuses questions, le constat qu'il ne comprend pas bien ce que
l'agent a voulu dire ! Mais ce n'est pas grave, il interprète et donne
les réponses qui lui conviennent.
A une question sur
le comportement autoritaire d'un chef de service envers ses subordonnés, il
répond que dans un conflit entre deux collègues, chacun doit faire
des efforts pour mieux cohabiter !
A une question sur le
maximum de régime indemnitaire que peuvent toucher les agents de
Vincennes, depuis la mise place du RIFSEEP, il répond que les plafonds
adoptés en Conseil municipal sont très haut car ils sont calqués sur
ceux de l’État. En effet, ces plafonds très haut ne seront bien sûr
jamais atteints, mais ce n'était pas la question, qui concernait
évidemment les primes réellement versées aux agents à Vincennes. Pas compris, ou pas voulu
comprendre ?...
A une question sur la participation de la
ville à la cotisation de mutuelle prévoyance (pour le maintien de
salaire en cas de maladie longue, par exemple), on nous répond que la
ville a calculé qu'une prise en charge à 50% coûterait trop cher et que
donc, ce n'est pas possible. Mais qui a demandé un tel niveau de prise
en charge ? Personne, bien sûr, alors que rien que 5€ par mois serait déjà
un bon début et coûterait bien moins cher à mettre en place...
On
nous avait aussi expliqué, ces dernières années, que poser les
questions écrites à l'avance était indispensable afin que la ville
puisse avoir le temps de préparer les réponses. Mais cette année, pour une question sur la cantine, Madame le Maire et M. le DGS nous
répondent qu'ils "découvrent ces questions" et qu'ils n'ont "pas eu le
temps de les étudier". Donc, si cette question avait été posée
spontanément ce matin par oral, cela n'aurait rien changé, en fait (d'ailleurs sur bien d'autres questions les réponses sont restées très évasives)...
Se
pourrait-il que la collectivité redoute d'ouvrir un espace d'expression
libre et spontanée, de débat, qui pourrait mettre à jour certains malaises et des
velléités de critiques ou même de contestation ? Mais non, pas du tout,
qu'allez vous inventer là ? Tout le monde sait bien qu'à Vincennes,
tout va bien et "dans l'harmonie", comme d'habitude...
Suite
à la séance de réponses unilatérales aux questions anonymes d'agents de
Vincennes, ceux-ci étaient invités en Mairie à un sympathique
regroupement de stands, dédiés au bien-être au travail : massages,
sophrologie et jus de fruits bios... Quelques papouilles et c'est
reparti pour un an ! Comme disait un humoriste : "Elle est pas belle, la
vie ?"
Entre temps, nous avons eu l'occasion de
discuter avec un agent de prévention, qui vient de donner sa démission à
la ville, après avoir été placardisé et dépossédé de la plupart de ses
missions, sans doute pour avoir trop mis le doigt sur des points qui
dérangeaient (c'est en tout cas notre sentiment, en tant que
représentants du personnel avisés...).
Puis nous avons
été pris à parti dans la rue par un agent en arrêt depuis plusieurs
mois, qui n'a pas de solutions de reclassement et à laquelle
l'administration ne répondrait plus du tout. On entend déjà celle-ci
nous dire que ce n'est pas du tout cela, qu'on a mal compris... En
attendant, cet agent nous a déclaré vouloir se suicider, ne pouvant plus
supporter sa situation de détresse et son isolement.
Mais
tout cela semble se dérouler dans un univers parallèle, bien loin de
celui officiel et feutré de notre bonne ville de Vincennes.
Alors
quoi qu'il en soit, gardez le moral, variez vos sources d'information,
n'hésitez pas à vous syndiquer (cela vous protègera) et votez aux
élections professionnelles, le 6 décembre 2018 !
PS : retrouvez notre dernier Bulletin d'informations syndicales de Vincennes sur le blog du syndicat départemental CFDT Interco 94 : http://www.cfdtinterco94.fr/ (post du 26 février).